Arts&MétiersMag - N°433 - Février 2022 - 12

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PARCOURS
Capitaine
James Alexandre
Sûr de son choix dès le lycée, James Alexandre (An. 213), double diplômé
de l'Ensam et de l'Ensim, a vécu, en près de dix ans, une riche expérience
professionnelle, rythmée par ses différentes affectations en France et
ses missions en Afrique.
D
'une pierre deux coups. «Après le baccalauréat,
j'hésitais entre deux formations : officier militaire
ou ingénieur généraliste, avec une préférence pour
les Arts. Quand j'ai découvert par hasard la formation
d'ingénieur militaire d'infrastructure, mon choix était
fait !» se souvient James Alexandre. Créée sous la double
tutelle de l'Ensam et du ministère des Armées, l'École nationale
supérieure des ingénieurs d'infrastructure militaire
(Ensim) (1)
a démarré son activité en 2010 sur le campus
d'Angers. James Alexandre y suivra sa formation de 2012 à
2016, dont un an de préparation militaire.
UNE CARRIÈRE MENÉE TAMBOUR BATTANT
Après une semaine d'intégration à Polytechnique, il est affecté
au camp militaire de La Courtine, dans la Creuse, pour une
préparation intense, parfois jusqu'à l'insoutenable, «afin de
tester la résilience mentale et la lucidité dans l'effort». Alternent
ensuite des cours théoriques à l'École navale et des
exercices d'aguerrissement jusqu'au baptême de promotion
le 7 juillet 2013 à Angers - «On reçoit ce jour-là notre épée
et le statut d'officier», confie l'aspirant. Suivent trois années
d'études davantage orientées BTP qu'industrie. James découvre
alors «que les mondes militaire et gadzarique partagent
les mêmes valeurs de cohésion et de solidarité».
Doublement diplômé, James Alexandre démarre sa carrière
comme lieutenant à l'unité de soutien d'infrastructure de la
Défense à Brive-la-Gaillarde (Corrèze). Pendant trois ans,
ce chef de section dirige dix personnes avec lesquelles il
supervise les installations techniques de cinq départements,
administre les actifs domaniaux et gère l'énergie. Il a notamment
renouvelé l'intégralité des contrats de maintenance et
de suivi énergétique de l'ensemble des sites militaires pour
près d'un million d'euros par an. Il est aussi envoyé trois
mois au Gabon, où il est chargé d'affaires. Il y rédige, entre
autres, un appel d'offres de BTP et le cahier des charges de
la réfection du mess de Libreville.
Plus tard, en 2019, il part pour le Niger pendant l'opération
Barkhane. Il y commande une unité de 15 sous-officiers
(armées de terre et de l'air), qui, principalement, préparent
et conduisent les travaux de la base. Quatre mois enrichissants
: «L'armée française confie les marchés de BTP aux
entreprises locales, qu'elle supervise. Remplissant également
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Arts&MétiersMAG
N°433 / février 2022
JAMES
ALEXANDRE
(An. 213)
2016 Lieutenant et
chef de section à
Brive-la-Gaillarde
(Corrèze), en charge
de l'unité de soutien
d'infrastructure de
la Défense.
Hiver 2017-2018
Chargé d'affaires
à la garnison de
Libreville (Gabon),
à la section projet.
Avril-juillet 2018
Commandant
d'unité au Niger,
en charge de
la conduite du
schéma directeur
infrastructure
de la base.
Septembre 2018
Capitaine, ingénieur
de 1re
classe
à la garnison de
Marseille-Istres,
représentant du
maître d'œuvre.
des missions humanitaires, les soldats étaient plutôt appréciés
de la population... contrairement à ce qu'on peut lire
dans les journaux de nos jours», signale James Alexandre.
EN ATTENDANT DE RALLIER LA ROYALE À BREST
De retour en France, le voilà capitaine à la garnison de
Marseille-Istres (Bouches-du-Rhône). Il est chargé d'affaires
et adjoint du maître d'œuvre : «Je définis les avant-projets
et prépare les cahiers des charges. Puis j'analyse les réponses
aux appels d'offres conformément au Code de la commande
publique et assure le suivi des travaux jusqu'à leur réception.»
Actuellement, il est absorbé par un mégaprojet d'environ
100 millions d'euros. «Au défi technique s'ajoute un
défi managérial : l'équipe est petite, dit-il, face à la multitude
de contrats avec d'innombrables entreprises, dont de très
grosses.» Son ambition aujourd'hui est de rejoindre Brest,
qui attend de grands chantiers liés aux nouveaux navires et
sous-marins de la Marine nationale.
Djamel Khamès
(1) Lire aussi AMMag de novembre 2021, p. 47.
PHOTO DR
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