Arts&MétiersMag - N°433 - Février 2022 - 17

machine du groupe sur deux vendues dans le monde est
électrique», pointe le directeur technique, Driss Mahjoub
(Li. 195). Fierté du site, l'un des appareils tracte Air Force
One - «c'est le premier tracteur militaire fabriqué pour
l'US Air Force hors des États-Unis», précise Nicolas Vérin.
Les armées représentent plus de 10 % de l'activité de Sorigny.
dures, le choix des fournisseurs...» Néanmoins, des brevets
ont été déposés assez récemment. C'est le cas pour le Taxibot,
l'avenir des tracteurs d'avion selon TLD.
Développé à partir de 2008 avec Israël Aerospace Industries,
le Taxibot est porteur d'une rupture : tracter l'avion, réacteurs
éteints, sur le «taxiway» (2)
, de la porte d'embarquement
UNE RÉVOLUTION ENCORE SILENCIEUSE
Depuis 2016, le zéro-papier a été mis en place. Chaque
opérateur, intérimaires compris, dispose d'une tablette pour
accéder aux consignes de montage, aux plans, faire le pointage
et même interagir avec le bureau d'études. TLD travaille
dans un monde de «customisation» : chaque client peut
choisir parmi une cinquantaine d'options, de la climatisation-chauffage
au laser pour viser la jambe de train, en
passant par la couleur des peintures ou l'ajout d'un
générateur d'énergie auxiliaire pour l'avion. Quelque
8 000 références sont stockées, une moitié est nécessaire
à la production du site, l'autre dédiée au centre
de pièces détachées de la zone EMEAI. On constate
peu de stockage en bord de ligne : les opérateurs
commandent les pièces nécessaires aux opérations
d'assemblage du lendemain.
Le Taxibot est
porteur d'une rupture :
tracter l'avion, réacteurs
éteints, de la porte
d'embarquement
«La gestion de l'obsolescence est une donnée importante,
explique Nicolas Vérin. Nos fournisseurs peuvent
modifier certaines pièces, ce qui a des conséquences sur
l'assemblage. On a beau être un leader mondial, on reste
petit pour nos fournisseurs, compte tenu de nos volumes.»
TLD a également fait évoluer sa politique en matière de
brevets : «Dans notre métier, au-delà de l'innovation, justifie
Nicolas Vérin, la plus-value repose surtout sur la conception-fabrication,
les détails, les passages de câbles, les soujusqu'au
seuil de piste,
à 40 km/h.
au seuil de piste, à 40 km/h. À la clé, une économie de
carburant considérable : un avion consomme jusqu'à 10 %
de son kérosène au sol. Une fois extrait de son emplacement,
l'avion est connecté au tracteur, permettant ainsi au pilote
de le diriger depuis son cockpit. «Quand le pilote tourne
ses commandes, la consigne est transmise aux quatre modules
de roues qui s'exécutent instantanément», explique
Nicolas Vérin. Pour l'accélération et le freinage, c'est un
système de balancier monté sur des vérins qui transmet les
consignes d'effort : le tracteur étant toujours en légère
traction et aligné avec l'avion, un effort trop important
déclenchera le freinage.
Cette connexion entre tracteur et avion a un prix :
le Taxibot doit être certifié comme un aéronef, donc
doté de systèmes redondants pour les moteurs,
câbles, systèmes électriques et électroniques. Bien
plus coûteux qu'un tracteur sans barre, le Taxibot
n'a pour l'instant séduit que quelques compagnies et
plateformes aéroportuaires, notamment en Inde et, récemment,
à Amsterdam-Schiphol. Mais l'usine de Sorigny,
en partie conçue pour accompagner son développement,
est prête pour le guider vers les pistes.
Guillaume Arvault, à Sorigny
(1) Europe, Moyen-Orient, Afrique, Inde.
(2)
Voie de circulation aménagée pour le déplacement des avions
entre leur stationnement et leur piste d'envol ou d'atterrissage.
Des Gadzarts
chez TLD
Mécanique, motorisation, électricité,
logistique : le groupe TLD est un beau terrain
de jeu pour ingénieur. Notamment pour les
Gadzarts (1)
. Au sein du comité directeur, Hervé
Driss Mahjoub (Li. 195, à g.) et Nicolas Vérin (Li. 191), membres du comité directeur de TLD
Group. Le premier est directeur technique, le second directeur général de la zone EMEAI.
Criquillion (Ai. 179), entré chez TLD en 1994, est
vice-président en charge des opérations
industrielles, et Nicolas Vérin (Li. 191), arrivé en
2006, occupe le poste de directeur général de la
zone EMEAI. Également recruté en 2006,
Sébastien Favre (An. 198) est le directeur des
opérations de TLD Windsor aux États-Unis. On
trouve aussi un Gadzarts en Chine, où Jason
Ottavi (Cl. 213), recruté à sa sortie de l'École, est
ingénieur R&D sur le site de Wuxi. Enfin, Driss
Mahjoub (Li. 195), entré chez TLD il y a deux ans,
en est le directeur technique et membre du
comité directeur.
(1) Lire aussi en p. 68 de ce numéro.
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N°433 / février 2022
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