NEOMA Alumni Mag - N°17 - Décembre 2018 - 38

MAGAZINE

C'est une école de liberté incroyable !
Nous sommes écoutés, nous sommes payés
pour cela alors qu'en tant qu'opérationnel
dans une entreprise traditionnelle, pour durer,
tout n'est pas bon à dire.
Thomas Maître

❱❱❱ exécutif (Comex) de groupes du CAC 40, une

11%

de croissance pour le
secteur du conseil en
2018.

+10%
C'est la hausse des
effectifs en 2017.

Source :
Consult in France, 2017

opportunité que je n'aurais jamais eue ailleurs. »
Thomas Maître (Cesem 97) a travaillé dix ans
dans le conseil dans plusieurs entreprises (Atos
Consulting, BearingPoint, Kea & Partners et Onepoint). Il a lancé il y a un an la communauté stratégie de Onepoint. Plusieurs raisons l'ont amené à
rester et faire carrière dans ce métier : « C'est une
école de liberté incroyable ! Nous sommes écoutés,
nous sommes payés pour cela alors qu'en tant
qu'opérationnel dans une entreprise traditionnelle,
pour durer, tout n'est pas bon à dire. Au-delà, nous
avons la chance d'interagir quasi systématiquement avec des interlocuteurs dans les comités de
direction et d'avoir un impact important sur la stratégie et la transformation d'une entreprise, ce qui
n'est pas toujours évident quand on est un collaborateur opérationnel, cantonné à un périmètre
d'activité restreint. » Plus un consultant monte en
grade, plus il sera amené à assumer des fonctions
commerciales et donc à faire moins de conseil en
tant que tel. « Passer les grades devient également
de plus en plus compliqué au fur et mesure de
l'évolution de carrière, surtout après senior consultant », indique Sonia Nabigha Kadda. Cette étape
peut donc être l'occasion de quitter le consulting.
« Faire des longues carrières dans le conseil est
une question de personnalité. Ce sont des métiers
qui conviennent à des personnes en recherche
d'adrénaline et de challenge », estime Charlotte
Girardot.

- 38 - NEOMA ALUMNI mag DÉCEMBRE 2018

EN RECHERCHE DE LIBERTÉS
L'ensemble des intervenants de ce dossier confirment l'autonomie qu'accorde ce métier dans son
fonctionnement. « Un bon consultant doit avoir de
la posture et être adaptable en toutes circonstances. Il doit être curieux et doit savoir interpeller
en posant les bonnes questions », explique Thomas Maître. De manière générale, être ouvert d'esprit et à l'écoute sont des qualités fortement
recherchées dans ce domaine d'activité où les missions changent tout le temps. Le conseil touche, en
effet, une infinité de problématiques : numérique,
marketing, informatique, RH, finance, etc. « Un bon
consultant est davantage amené à utiliser des soft
skills (sur lesquelles nous insistons de plus en plus
à l'école), plutôt que des compétences purement
techniques », indique Nathalie Subtil. Un consultant va effectuer des missions qui peuvent varier
de trois mois à un an, avec le plus souvent trois
phases distinctes : cadrage, entretiens et ateliers,
et production des livrables demandés par le client.
Il peut y avoir parfois une dernière phase de mise
en œuvre. Pris dans ce processus préétabli, le
consultant n'a jamais le temps de s'ennuyer. « C'est
un métier qui me plaît beaucoup pour cette raison
précise. J'ai en effet une peur bleue de la routine,
confie Sonia Nabigha Kadda. On lutte contre l'ennui dans un environnement systématiquement
différent. » Un consultant ne connaît que rarement
son planning au-delà de trois mois et enchaîne
parfois des missions très différentes. « Être consultant, c'est surtout un état d'esprit, c'est être prêt à
s'engager à 150 % dans son métier. Par rapport à
une profession dite classique, c'est comme la différence entre une classe préparatoire et une école
de commerce », indique Charlotte Girardot. Avec le
temps, le consultant sera toutefois amené à développer une expertise sur un sujet qui lui tient à
cœur ou sur lequel il a développé une appétence.
« Je suis devenu spécialiste des télécoms en
Afrique seulement parce que j'ai été amené à faire
une première mission là-bas, explique Jean-Michel
Huet. Elle m'a vraiment passionné et j'en ai fait le
cœur de mon expertise de consultant. » Les ressources humaines des entreprises de conseil sont
très à l'écoute de ce type de retour sur les missions
effectuées et s'adaptent en fonction, comme l'indique Charlotte Girardot : « À partir d'un ou deux
ans, chacun trouve sa préférence et construit peu
à peu sa propre expérience. » Les acquis cumulés
permettent également de s'adapter à une évolution permanente du marché. Désormais, toutes les
entreprises de conseil proposent des solutions
axées autour de la blockchain, du big data et du

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