Arts&MétiersMag - N°433 - Février 2022 - 14

ENTREPRISE USINE DU FUTUR
L'UNION
FAIT LA FORCE
À Saint-Ouen-l'Aumône, Lisi Aerospace entretient une relation fructueuse avec les start-up.
Le groupe aéronautique, numéro 3 mondial des fixations pour l'aéronautique,
les aide à parfaire leurs produits ou services tout en bénéficiant de leurs innovations.
Exemple d'une relation gagnant-gagnant avec Fabriq.
«T
outes les pièces fabriquées ici - des vis, des
rivets, des écrous - sont normées, explique
Gildas Batany, responsable de la production
chez Lisi Aerospace (1)
à Saint-Ouen-l'Aumône
(Val-d'Oise). Il faut que leurs dimensions et
caractéristiques mécaniques respectent les exigences du
client. Des contrôles sont effectués tout au long du processus
de fabrication et, dans chaque lot en bout de ligne, des
prélèvements sont opérés pour des contrôles dimensionnels,
suivis de contrôles destructifs et non destructifs.»
Le circuit de fabrication, qui démarre par la commande du
client et se termine par les expéditions, est facilité grâce à la
continuité numérique. Quelques applications permettent
l'accès instantané aux informations contenues dans le progiciel
de gestion informatisée (ERP) : par exemple, Conwip
pour la gestion des ordres de fabrication, développée en
interne, ou Fabriq pour la gestion des résolutions des problèmes
ou PSM (2)
. «Avec Fabriq, affirme Gildas Batany, tout
a démarré quand une de ses équipes nous a rendu visite.
Cette start-up cherchait à mieux comprendre le fonctionnement
des usines en vue de proposer, à terme, des applications
qui en faciliteraient le pilotage. Au-delà du coup de pouce
que Lisi Aerospace apporte aux jeunes pousses centrées sur
l'industrie (3)
, le groupe reste curieux de ce type de démarche
GILDAS BATANY,
responsable de la
production chez Lisi
Aerospace à
Saint-Ouen-l'Aumône.
car il peut être fécond.»
IL FALLAIT MIEUX RÉSOUDRE LES PROBLÈMES
Chez Lisi Aerospace, l'équipe de Fabriq s'est focalisée sur le
PSM. Les réunions de résolution des problèmes, mises en
œuvre dans l'esprit du lean management, sont le point de
départ de la journée. Les opérateurs y listent les problèmes
de la veille et proposent des solutions pour les résoudre. Il
existe autant de réunions qu'il y a d'équipes et elles ne durent
que quelques minutes. Les informations sont remontées du
terrain aux superviseurs et à l'ensemble des services supports
(maintenance, méthodes HSE, qualité, etc.). Ceux-ci en informent
la direction, dont le responsable de la production.
Selon la nature du problème, les actions correctives sont
lancées par les opérateurs, le management intermédiaire ou
la direction. Cela sous-entend que les informations redescendent
aussi vers les opérateurs.
Concrètement, avant l'adoption de l'application de Fabriq,
les conclusions des réunions étaient notées sur des tableaux
L'usine de Lisi Aerospace de Saint-Ouen-l'Aumône, dans le Val-d'Oise,
est une des vitrines labellisées de l'industrie du futur.
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blancs. Mais la préparation de ces réunions et la diffusion
des opérations correctives étaient chronophages pour les
superviseurs. En effet, il fallait récupérer les indicateurs de
production notés sur les tableaux essaimés tout au long des
lignes de production, puis les remonter aux niveaux supérieurs.
Les décisions prises étaient ensuite à leur tour notées
sur les tableaux et, pour communiquer ces informations à
une tierce personne, il convenait de passer un coup de fil,
envoyer un courriel ou se déplacer jusqu'à elle. De plus, les
risques d'erreur, consubstantiels à la double saisie, étaient
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