NEOMA Alumni Mag - N°17 - Décembre 2018 - 58

ASSO - RÉSEAU -

CLUB DÉVELOPPEMENT DURABLE

LA BIODIVERSITÉ, UN ENJEU CLÉ
POUR LES ORGANISATIONS

Ours polaires, manchots, pandas,
phoques, et des milliers d'espèces dont
nous ne soupçonnons pas l'existence... La
biodiversité est en grand danger. Les
entreprises portent une large part de responsabilité. La surpêche a vidé les
océans ; la déforestation de masse détruit
l'habitat d'innombrables animaux ; le plastique a envahi notre planète, au point
qu'un « sixième continent » trois fois plus
grand que la France s'est constitué dans
l'océan Pacifique... Les émissions de carbone par les secteurs de l'énergie, de l'industrie, du transport mais aussi de
l'élevage aggravent le réchauffement climatique, avec des conséquences dramatiques sur la biodiversité. « Les oiseaux
ont adapté leur planning de migration,
mais pas les chenilles dont ils se nourrissent. Ils ne trouvent plus de quoi se
nourrir », illustre Sylvain Boucherand, le
président de la plateforme nationale RSE
(Responsabilité Sociétale des Entreprises) de France Stratégie, rattachée au
Premier ministre.
Les entreprises n'ont pas d'autre choix
que d'agir collectivement, car elles sont
elles-mêmes dépendantes des ressources offertes gratuitement par la
nature : le bois, l'eau, les fruits et légumes,
etc. On a tendance à l'oublier, mais la
nature a une valeur économique énorme.
« La plupart des médicaments, par
exemple, sont dérivés de substances
naturelles », glisse Sylvain Boucherand.

123 RF/ Tetiana Chugunova

UN TIERS DES ESPÈCES POURRAIENT DISPARAÎTRE D'ICI 2050 D'APRÈS LA REVUE NATURE.
LES ENTREPRISES SONT LARGEMENT RESPONSABLES DE LA DÉTÉRIORATION
DES ÉCOSYSTÈMES, ALORS MÊME QU'ELLES ONT BESOIN DES RESSOURCES NATURELLES
POUR FONCTIONNER. ON EN DEBATTAIT EN OCTOBRE DERNIER À NEOMA.

Avis aux entreprises qui souhaitent se
mobiliser : l'association ORÉE, dédiée au
respect de l'environnement, a conçu en
2006 un Indicateur d'interdépendance de
l'entreprise à la biodiversité (IIEB), qui
permet aux organisations de réaliser
elles-mêmes un diagnostic de leur impact
sur les écosystèmes naturels. « Cet outil
est gratuit et disponible en open source
sur notre site, précise la vétérinaire
Hélène Leriche, responsable biodiversité
et économie à l'association ORÉE. Cette
femme érudite et engagée fut la conseillère scientifique de la Fondation Nicolas
Hulot pour la Nature et l'Homme.

Contact : club-developpementdurable@neoma-alumni.com

- 58 - NEOMA ALUMNI mag DÉCEMBRE 2018

Bien que le sujet de la biodiversité soit
souvent mal compris et relégué derrière
le changement climatique, certaines
entreprises ont saisi l'enjeu et prennent
les devants. Le groupe LVMH, qui dépend
de la nature pour ses activités (coton,
laine, vignes, etc.), développe ainsi l'ethnobotanique, la viticulture raisonnée ou
encore l'écoconception pour préserver
ses intrants. Il manque toutefois à ce jour
un label biodiversité qui indiquerait aux
consommateurs les marques qui s'engagent pour la protection des écosystèmes naturels. ❚
Thomas Lestavel

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